La mue est un objet fragile qu’il est très rare de trouver en bon état en milieu naturel. Au cours de ces 4 dernières années, j’ai pu en collecter quelques unes.
La mue est une trace qui existe bien avant la photographie. Néanmoins elle posséde des qualités qui la rattachent à ce médium. Formellement, il y a la transparence, la finesse des motifs, la fragilité
qui m’ont fait directement penser à la pellicule. L’image présente
sur cette « pellicule pré-photographique », c’est l’image d’un serpent, en tout cas de ce qu’il a été.
Je suis arrivé au constat suivant
: chaque fois qu’il mue, le serpent fait son autoportrait. Mon rôle dans ce projet est de révéler ces portraits par le tirage de la mue à l’agrandisseur. C’est un geste. La mue est placée dans le passé vue, exactement comme un négatif, puis projetée sur du papier photosensible.
Le papier est ensuite développé, puis fixé.